Vaccinologie

La prévention vaccinale a toujours été une préoccupation prioritaire de la Société Francophone de Médecine Tropicale et Santé Internationale. Pour preuve, les nombreuses publications qui lui ont été consacrées dans son Bulletin.

Jusqu’aux années 1950, en Afrique francophone en particulier, la vaccination, administrée essentiellement en campagne de masse, ne concernait que deux maladies, la variole depuis le début du siècle et la fièvre jaune grâce au vaccin FNV de Dakar, depuis les années 1940. En 1960, la variole avait pratiquement disparu et la fièvre jaune était contrôlée.

Mais la couverture vaccinale contre les maladies infantiles bénéficiant d’un vaccin était dérisoire dans la grande majorité des pays du Sud et pour combler cette énorme lacune, l’Assemblée Mondiale de la Santé de 1974 a lancé un Programme Élargi de Vaccination (PEV) mondial, juste avant l’éradication de la variole proclamée en 1977.

C’est à cette époque qu’est apparu le néologisme « vaccinologie ». Très rapidement, la vaccinologie est devenue une spécialité à part entière qui étudie non seulement tous les aspects biologiques et épidémiologiques, mais aussi socio-économiques, logistiques, éthiques, éducatifs et médiatiques qui concourent au développement de nouveaux vaccins et à l’amélioration de la protection vaccinale de la population mondiale.

Après l’euphorie des premières années du PEV qui virent les couvertures vaccinales augmenter spectaculairement, apparurent des difficultés liées aux insuffisances de financement et de production de vaccins. C’est alors que fut lancée en 2000, sous l’impulsion de Bill Gates, la « Global Alliance for Vaccines and Immunization » (GAVI) qui donna et continue à donner une forte impulsion pour la poursuite des programmes, la garantie de leur financement et la mise à disposition le plus rapidement possible des nouveaux vaccins pour les pays du Sud. Contrepartie pour les pays francophones qui se sentent souvent frustrés, le monde anglophone est devenu très prééminent en vaccinologie.

Pourtant, au cours de ces vingt dernières années en Afrique francophone de nombreux médecins de district sanitaire ont suivi une formation spécifique en vaccinologie, qui leur ont fourni une réelle compétence. Des programmes nationaux adaptés à l’épidémiologie locale ont été mis en place avec succès dans certains pays, se substituant ainsi au classique PEV devenu insuffisant.

La SFMTSI a pour ambition de rassembler toutes ces compétences, actuellement dispersées et souvent isolées, afin qu’elles puissent, dans une langue commune, échanger leurs expériences et affermir leurs connaissances et leurs stratégies pour avoir plus d’écoute dans les instances internationales.